Placé sous la direction artistique de Paule Constant, le grand rendez-vous aixois accueille du 26 au 30 mars une quarantaine d’auteurs, dont Kamel Daoud, Olivier Norek, Sandrine Colette et Jean-Paul Kauffmann qui recevra une récompense littéraire.
C’est une belle manifestation littéraire qui se tient à Aix-en-Provence depuis l’an 2000. Si elle a changé de dimension depuis dix ans, elle en a gardé son âme, parce que l’esprit de Giono l’accompagne toujours. D’ailleurs pourquoi « Les Écrivains du sud » ? « Au qualificatif de régional, voire de régionaliste qu’on lui a si souvent attribué, Giono répondait par boutade qu’il était un écrivain du sud, comme Shakespeare par exemple ! », rappelle Paule Constant, qui a créé le Centre des écrivains du sud-Jean Giono, elle en assure aujourd’hui la direction artistique, et Sylvie Giono, la fille de Jean, n’est jamais loin.
Depuis sa création le festival a reçu à Aix-en-Provence tous les écrivains qui comptent dans la littérature francophone et tous ont rendu hommage à la figure tutélaire de Jean Giono, telle qu’elle règne encore sur la littérature contemporaine.
Chaque édition du Festival des écrivains du sud tient sa thématique, les rencontres et les débats tourneront autour de ce sujet pensé par l’équipe sous l’égide de Paule Constant. Cette année, l’idée est simple mais finalement originale : « L’écrivain, l’éditeur, le lecteur ». Quels liens mystérieux les relient-ils ? Ce thème succède à d’autres qui ont donné lieu à des échanges passionnants : « L’auteur et ses personnages », « Le roman du roman », « Animaux animots ».
Une quarantaine d’auteurs ont d’ores et déjà répondu présent à l’appel de Paule Constant, prix Goncourt en 1998. Impossible de les citer tous. Parmi les auteurs attendus, notons Kamel Daoud, Prix Goncourt 2024, Sandrine Collette, Prix Goncourt des lycéens 2024 et Prix Goncourt des détenus 2024, Thibault de Montaigu, Prix Interallié 2024, Olivier Norek, Prix Renaudot des Lycéens 2024 et Prix Jean Giono 2024. Mais aussi Christine Angot, de l’académie Goncourt, Andreï Makine, de l’Académie française, Pierre Assouline, de l’académie Goncourt, Miguel Bonnefoy, Grand Prix du Roman de l’Académie française 2024, Prix Femina 2024, Michel Moatti, Prix Max Gallo 2024, Jean-Baptiste Del Amo, etc.
Kauffmann, Waresquiel , Daoud récompensés
Un beau festival ne va pas sans de belles récompenses littéraires. Déjà auréolé du Goncourt, Kamel Daoud sera heureux de recevoir le Prix des Lecteurs des Écrivains du Sud pour son roman Houris. Doté par la Ville, il est décerné par 200 lecteurs sur une sélection de six romans de la rentrée littéraire.
Dans la catégorie « Roman », c’est Jean-Paul Kauffmann, pour L’Accident, qui s’est vu décerner le prix par le jury des Écrivains du sud, présidé par Metin Arditi. Dans son édition du 20 février, Le Figaro littéraire avait salué ce texte plein de pudeur et d’une éclatante simplicité. L’histoire est celle d’un accident qui remonte à loin : le 2 janvier 1949, l’équipe de football de Corps-Nuds (Ille-et-Vilaine) trouvait la mort dans un terrible accident de la route. Jean-Paul Kauffmann avait 5 ans au moment des faits Il s’est emparé de cet événement pour raconter une époque, un milieu et lui-même. « On passe de l’émerveillement de l’enfance à l’interrogation dans l’épreuve, avec ses gouffres d’incertitude et quelques éclairs dans la nuit », avait écrit Étienne de Montety dans sa chronique.
Dans la catégorie « Essai », c’est Emmanuel de Waresquiel qui s’est distingué avec son livre Il nous fallait des mythes : la Révolution et ses imaginaires de 1789 à nos jours. L’auteur se penche sur les mémoires et les héritages de la Révolution française. Il en explique les raisons, les continuités, les déformations jusqu’à nos jours, à travers deux siècles de notre Histoire.
Les prix seront remis le vendredi 28 mars à 20 heures à la Villa Saint Ange dans le cadre du festival des Écrivains du Sud. Il se déroulera à Aix en Provence du 26 mars au 30 mars 2025, sur divers sites de la ville. Chaque lauréat recevra un chèque de 5000 euros.
En 2024, le Prix du roman des Écrivains du Sud a été attribué à Maylis Besserie pour La nourrice de Francis Bacon, et le Prix de l’essai à Nathacha Appanah pour La mémoire délavée.
